Les Karennis, également connus sous le nom de Kayahs, sont un groupe ethnique vivant principalement dans l’état Karenni, situé dans l’est de la Birmanie, près de la frontière avec la Thaïlande.
Ils font partie des nombreuses minorités ethniques de Birmanie qui ont vécu des décennies de conflits avec le gouvernement central.
Les Karennis ont longtemps demandé une plus grande autonomie et une reconnaissance de leurs droits culturels et politiques.
Avant le coup d’état du 1er février 2021, la situation des Karennis était déjà difficile en raison de la guerre civile qui sévissait dans le pays depuis des décennies.
Ils ont donc déjà été confrontés à des défis tels que les déplacements forcés, les violations des droits de l’homme, les discriminations, les persécutions de la part du gouvernement militaire et les difficultés économiques.
Depuis le coup d’état, leur situation s’est aggravée. L’armée birmane a intensifié ses attaques contre les groupes ethniques armés.
En outre, les militaires au pouvoir ont sauvagement réprimé les manifestations pacifiques organisées par la société civile et les groupes ethniques dans tout le pays. Les Karennis sont particulièrement touchés par cette répression.
Une des conséquences de cette politique est un déplacement massif de civils et une augmentation des violations des droits de l’homme.
L’état Karenni subit les attaques de l’armée birmane qui a recours à ses hélicoptères et avions pour bombarder les populations civiles pendant que ses unités au sol terrorisent la population et que l’instauration de la loi martiale dans les principales localités de cette région participe au climat de peur et de méfiance.
Aujourd’hui , la situation est des plus préoccupantes et se précarise de jour en jour.
Environ 300 000 personnes survivent, cachées dans la jungle à quelques kilomètres des zones de combat, coincées entre la frontière thaïlandaise et la Salween river.
Ils ne peuvent fuir vers la Thaïlande car ils sont refoulés par la police de frontière thaïlandaise et sont empêchés de retourner dans leurs villages et leurs champs qui ont été brulés et détruits par les militaires birmans.
Aucune aide ne parvient à ces populations qui errent dans la jungle birmane.
Elles survivent dans des conditions dramatiques sans aucun accès aux services de base: abris rudimentaires, pas d’eau potable et quasiment pas de nourriture, pas de soins de santé ni éducation possible pour les enfants…
Ce sont des populations complètement isolées, et vivant dans une insécurité maximum.
Le gouvernement Karenni essaie avec ses modestes moyens d’assurer autant que faire ce peut la protection de cette population et met en place des mesures pour acheminer des secours et des fournitures essentielles aux personnes réfugiées dans des endroits cachés de la jungle Karennie.
L’un de ces moyens est la création d’une unité de soins mobiles sous la direction du Karenni Mobile Health Commitee.
La mise en place d’une telle unité de soins est un processus difficile, mais c’est une initiative extrêmement précieuse qui apporte des soins médicaux vitaux, des conseils en hygiène et nutrition aux personnes vulnérables dans des zones éloignées et difficiles d’accès.
C’est aussi l’occasion de distribuer de la nourriture et des couvertures, de donner des nouvelles…
Et cette organisation fonctionne malgré les faibles moyens et les difficultés logistiques dans des conditions géographiques et climatiques compliquées notamment pendant la saison des pluies et les besoins variés des populations concernées.
Un mail reçu récemment signale que la situation ne cesse d’empirer.
Il est donc urgent d’obtenir un soutien pour les aider et pour que la souffrance du peuple Karenni ne reste pas dans l’oubli.